Algues vertes, crises et scandales alimentaires... La filière porcine est régulièrement montrée du doigt. «Une blessure» pour les éleveurs de porcs qui veulent regagner la bataille de l'opinion publique en informant les Bretons sur leurs «bonnes pratiques». Pour mesurer le chemin à parcourir, le Comité régional porcin de Bretagne a commandé une enquête sur l'image de la profession à l'institut de sondage Ipsos.
La reconquête de l'eau une priorité
Quand 60% des Bretons ont une image plutôt positive des éleveurs bretons (dont 9% très bonne), il reste encore 40% des Bretons qui en ont une opinion plutôt mauvaise (dont 7% très mauvaise). «Des chiffres homogènes quelles que soient les catégories professionnelles, l'âge et la zone d'habitation», selon lpsos qui note toutefois «une image meilleure dans le Finistère et les Côtes-d'Armor, où les élevages sont plus importants». À une large majorité, les Bretons reconnaissent l'intérêt économique et social de la filière. Ils estiment qu'elle est indispensable au dynamisme économique de la région (84%), qu'elle contribue à l'animation du tissu rural (70%) et qu'elle est créatrice d'emplois (61%). Mais les personnes sondées «restent très critiques sur l'impact environnemental de l'activité», commente Étienne Mercier qui a piloté cette enquête pour l'IPSOS. Il est très majoritairement reproché aux éleveurs de porcs de ne pas entretenir les paysages, de ne pas participer à la reconquête de la qualité des eaux. Et une bonne moitié (54%) des personnes interrogées considère que les éleveurs de porcs n'ont pas de bonnes relations avec leurs voisins.
Montrer les bonnes pratiques
Les Bretons ont bien perçu les évolutions du monde rural. Ils considèrent aujourd'hui que les éleveurs ont modifié leurs pratiques d'élevage (73%), que la production porcine a acquis un niveau de sécurité sanitaire élevé (72%). 58% Bretons reconnaissent aussi que les éleveurs ont pris conscience de leurs responsabilités vis-à-vis de l'environnement. Mais, selon les personnes sondées (72%), il reste encore bien des efforts à faire en matière de protection des eaux et des sols. Une attente qui devance de loin les progrès à faire dans le domaine des nuisances sonores et olfactives et du bien-être des animaux qui désormais ne préoccupent que 26% des Bretons. Au vu de cette enquête, la filière porcine peut évaluer le travail qui lui reste à faire pour être en phase avec les attentes des Bretons.
Une démarche de progrès
Hier, Lydie Le Bourg du Comité régional porcin a jugé «plutôt encourageantes» les conclusions de l'enquête d'Ipsos. «Les éleveurs vont continuer à ouvrir leurs portes. Il faut aussi que l'on recense et que l'on montre ce que l'on fait en matière de couverts végétaux, de bandes enherbées, de réduction des quantités d'azote rejetées, de récupération d'énergie, etc. Nous devons montrer que nous sommes dans une démarche de progrès». L'étude Ipsos L'étude d'Ipsos a été réalisée en juin 2010 auprès de 800 Bretons, constituant un échantillon représentatif de la population bretonne âgée de 18 ans et plus.
o Flore Limantour Télégramme