La France du Sud et de l'Ouest prend clairement le dessus sur les régions industrielles du Nord et de l'Est.

Publié le 04/07/2011

Rhône-Alpes, Ile-de-France, Midi-Pyrénées: voici le trio de tête du palmarès du Journal des entreprises des régions les plus dynamiques. La France du Sud et de l'Ouest prend clairement le dessus sur les régions industrielles du Nord et de l'Est.

Quelles sont les régions qui tirent le mieux leur épingle du jeu dans la bataille économique ? Quelles sont celles dont l'emploi est le plus dynamique, où les entreprises innovent le plus, où le bâtiment s'est déjà relevé de la crise ? Dans un palmarès exclusif, Le Journal des entreprises, observateur privilégié de la santé économique de nos régions, a mis à plat les principaux indicateurs de ce dynamisme, en toute objectivité. Le résultat de notre enquête confirme le sentiment du monde économique : le fossé se creuse entre les pôles économiques porteurs du Sud et de l'Ouest et les zones en reconversion industrielle du Nord et du Nord-Est. A l'exception notable de l'Alsace, la France du dynamisme se trouve au sud d'une ligne Brest-Paris-Lyon.

Rhône-Alpes, c'est 15 % de l'économie de province
En prenant la tête de notre classement, à égalité avec l'Ile-de-France, Rhône-Alpes s'affiche comme la région la plus porteuse de l'Hexagone. Malgré ses difficultés à conserver parfois les sièges de ses entreprises emblématiques, Lyon est bel et bien la première capitale économique de province. Rhône-Alpes, c'est aujourd'hui le PIB par habitant le plus élevé de province et près de 15 % de la richesse produite en France, hors Ile-de-France. La région pèse plus lourd que l'Irlande ou le Portugal. Ses atouts ? Sa capacité d'innovation et son attractivité pour les investisseurs étrangers. Comme le confirme la dernière étude d'Ernst & Young sur l'attractivité de l'Hexagone, «Lyon renforce son statut de challenger de Paris et s'impose comme la ville française entreprenante de demain.» Une réussite qui ne doit pas cacher celle de la deuxième ville de la région, Grenoble, portée par la recherche. Un chiffre : la ville d'Isère compte 30 cadres en conception-recherche pour mille habitants. Un score qui la place en tête des villes françaises devant Toulouse, Paris et Lyon.

Paris... et les autres
Dans notre classement, Rhône-Alpes fait jeu égal avec l'Ile-de-France. Pas forcément une bonne nouvelle... La région-capitale concentre déjà près de 30 % du PIB français et freine l'émergence de vraies métropoles régionales. «Les investisseurs étrangers n'ont pratiquement d'yeux que pour Paris», note Ernst & Young. Un sentiment que modère notre classement: en 2010, ce sont la Champagne-Ardenne, la Lorraine et Midi-Pyrénées qui ont le plus profité des investissements internationaux en termes d'emplois créés. Au rang des métropoles françaises qui ont du poids, Toulouse, s'appuyant sur son pôle aéronautique, a clairement réussi son pari : elle tire à elle seule la région Midi-Pyrénées qui affiche la plus belle hausse du PIB sur cinq ans. Si l'Arc Atlantique attire moins les projets des grandes multinationales, il affiche une croissance supérieure à la moyenne nationale. C'est en Bretagne et Pays-de-la-Loire que le chômage est aujourd'hui le plus bas. Sous la pression démographique, c'est également là que les entreprises du bâtiment tournent à plein régime : on construit proportionnellement deux fois plus de logements dans les Pays-de-la-Loire qu'en PACA ! Au sein de ces régions du Sud et de l'Ouest, Emmanuel Berthier, délégué interministériel à l'Aménagement du territoire, fait toutefois un distinguo : si Pays-de-la-Loire, Languedoc-Roussillon et PACA profitent à fond «de l'attractivité démographique et du développement de l'économie résidentielle», Midi-Pyrénées, Bretagne et Aquitaine se distinguent «plutôt par l'augmentation plus forte de leur productivité». Celles-ci bénéficient «de leur capacité à valoriser leur potentiel de recherche et à mobiliser une main-d'oeuvre qualifiée». Un constat prometteur pour ces trois régions : «Elles se rapprochent progressivement des performances d'une région comme Rhône-Alpes, qui marque un peu le pas en termes de gains de productivité.»

SOURCE
Le journal de l'entreprise