La diffusion Numérique

Publié le 13/04/2012

Loin des idées reçues, la livraison des derniers chiffres OJD pour l'année 2011 apporte un enseignement majeur : non, le numérique ne tue pas la presse. Au contraire. En effet, lors des certifications 2011, l'OJD a décidé d'intégrer dans le comptage la diffusion des versions numériques des différents journaux. Par version numérique et selon la réglementation de l'OJD, il faut entendre la version PDF augmentée ou non et vendue à un prix quasiment similaire à l'édition papier du titre étudié. Voilà donc pour les principes. Et si l'on se plonge dans le détail des chiffres, on se rend compte qu'en 2011, les versions numériques des quotidiens nationaux ont assez fortement contribué à soutenir, à amplifier les hausses ou au contraires à enrayer les baisses de diffusion France payée.

Ainsi, par exemple : Le Monde affiche une diffusion France Payée (DFP) de 292 765 exemplaires en hausse de 2,24 % sur un an. Dans ce chiffre global la diffusion numérique est incluse. Elle est de 16 863 exemplaires en moyenne sur l'année. Si l'on soustrait ce chiffre à la DFP on obtient une diffusion France Payée de 275 902 exemplaires. En 2010, cette DFP était de 286 348 exemplaires. La variation de diffusion serait donc négative si les versions numériques n'avaient pas été incluses dans le calcul. De même que le Monde, Les Echos serait en baisse s'il n'avait pas bénéficié du soutien de sa version numérique. Ainsi, la DFP atteint en 2011, 119 576 exemplaires, en hausse de 3,34%. Y sont inclus quelques 6487 exemplaires numériques. Sans ces derniers, la DFP serait de 113 089 exemplaires, en baisse de quelques 2700 exemplaires par jour en moyenne sur un an.

Le constat est le même pour les autres titres. Libération par exemple, affiche une progression de sa DFP de 5,39% sur un an à 119 205 exemplaires. La diffusion des versions numériques est de 4597 exemplaires. Si l'on soustrait là encore ce chiffre on obtient une DFP de 114 608 exemplaires. En hausse sur un an, mais de 1,33 % sur les seuls exemplaires papiers. Là encore les versions numériques permettent une meilleure santé. Côté Figaro nous sommes dans le même cas de figure d'une DFP globale 2011 en hausse de 1,34 % qui le serait de 0,33 % sans l'intégration par l'OJD de la diffusion numérique. L'Equipe enraye aussi sa baisse (-5,55%) grâce aux exemplaires numériques vendus. Seul Le Parisien/Aujourd'hui en France qui n'avait pas de version numérique durant la moitié de l'année 2011 n'a pas de chiffres significatifs à ce stade.

Ces chiffres sont éloquents de deux façons. D'abord ils démontrent que la vente d'exemplaires numériques peut être un relai de croissance pour la presse et qu'elle aurait tort de négliger cet aspect. Mais aussi que décidemment la vente en kiosques physiques et l'abonnement ne se portent pas au mieux.

SOURCE CBNEWS