L'Airbus A350 officiellement jugé bon pour le service

Publié le 01/10/2014

Le nouveau bi-réacteur long-courrier reçoit mardi sa certification. Le plus gros investissement de l'histoire d'Airbus est à ce stade un succès.

C'est une journée historique qui s'annonce mardi pour Airbus. Après 15 mois d'essais en vol et plus de 2.500 heures de vols, son nouveau bi-réacteur long-courrier, l'A350, se verra décerner ce mardi sa certification par l'Agence européenne de sécurité aérienne. Un peu plus de sept ans après son lancement, le nouveau fleuron de l'aéronautique européenne est désormais officiellement prêt à entamer sa carrière commerciale, avec une première livraison prévue avant la fin de l'année à son premier client, Qatar Airways .

Jamais l'avionneur n'avait investi autant d'argent dans le lancement d'un nouvel avion. Pas moins de 12 milliards d'euros au dernier chiffrage pour un appareil décliné en deux versions (la première de 300 à 350 sièges et la suivante de 350 à 400 sièges), qui représentera près de la moitié du chiffre d'affaires d'Airbus, 34.000 emplois directs et 68.000 emplois indirects (dont 10.000 en France) à la fin de la décennie. De l'A350 dépend tout simplement l'avenir d'Airbus sur le marché des avions long-courriers gros porteurs, aujourd'hui encore ultra-dominé par Boeing et son 777.

Rattraper son rival américain

Et pour l'heure, tout indique que le pari est en passe d'être gagné. Sous la houlette du directeur du programme, Didier Evrard, et du PDG d'Airbus Fabrice Brégier, l'A350 n'a pas connu de nouveau retard majeur depuis deux ans. Ce qui est déjà en soi une prouesse technologique et industrielle. Trois ans seulement après l'entrée en service du 787, parti avec plusieurs années d'avance, Airbus fait la démonstration de sa capacité à rattraper son rival américain dans la course à l'innovation, en mettant en service son premier modèle majoritairement constitué de matériaux composites à base de fibres de carbone.

Avec 750 commandes, pour une valeur totale de plus de 200 milliards de dollars au prix catalogue, l'A350 est également en valeur le deuxième plus gros succès commercial d'Airbus, après l'A320neo. Il a permis à Airbus de refaire le terrain perdu par la première version de l'A350 sur le 787 et a même forcé Boeing à réinvestir, en lançant une nouvelle version modernisée et remotorisée de son best-seller, le 777. L'A350 a notamment réussi à briser le quasi-monopole de Boeing au Japon et à prendre pied aux Etats-Unis. Seules ombres au tableau : l'annulation de la commande de 70 A350 par Emirates , qui lui a préféré le Boeing 777 et l'A380, et l'échec commercial de la version 800, la plus petite de la gamme A350 , discrètement escamoté, pour laisser la place à l'A330neo.

Reste maintenant à « délivrer » comme on dit chez Airbus. C'est à dire à réussir la montée en cadence de la production, jusqu'à dix A350 par mois fin 2018, afin de pouvoir livrer les clients dans les temps. Et in fine atteindre un équilibre financier pour le programme, prévu pour la fin de la décennie. Là encore, ce serait une première. Les deux derniers lancement, l'A380 et l'A340, n'ont pas été des paris rentables.

Source : Les Echos