Orange, TF1 et Société Générale font Big Data commun

Publié le 02/10/2014

Orange a annoncé ce matin l'ouverture d'une plate-forme de partage des données entre grands groupes et start-up des objets connectés.

Stéphane Richard est venu dire « Hello » au Big Data. Au cours de sa présentation annuelle des futurs produits d'Orange, le PDG a annoncé le lancement en novembre prochain d'Orange Datavenue, une plateforme associant en écosystème start-up et grands groupes autour du traitement des données et des objets connectés. Malakoff Mederic, Société Générale, Suez Environnement, Schneider Electrics, TF1, SEB, Mars, Altran, Netatmo, Kolibree et une école de commerce (ESSEC) sont déjà partenaires. L'objectif est que tous partagent des données auprès de leurs développeurs pour qu'ils inventent les services de demain à partir de cette matière première. Les données seront anonymisées ou agrégées avec le consentement de l'utilisateur, dans le respect des règles de la Cnil. Dans cette même démarche d'innovation ouverte, un concours d'idée est lancé.

Big Data à l'échelle industrielle

Durant sa présentation, Stéphane Richard a présenté de multiples objets connectés. « Dans 10 ans, plus de 600 millions d'objets seront connectés en France », a-t-il anticipé. Tous ces objets (bracelets personnelles, themostats, station météo, réfrigérateurs, ou ampoules) sont aussi de formidables capteurs de données qu'il s'agira de valoriser à travers de nouveaux usages. Par exemple, Le PDG d'Orange a également annoncé une collaboration entre EDF et Orange pour proposer aux ménages un système d'analyse de données permettant de comprendre et d'optimiser leur consommation d'énergie.

En croisant les multiples données qu'elles collectent à propos de leurs clients, les entreprises sont capables de détecter ou de déduire les attentes des consommateurs et de repérer des comportements-types. Depuis quelques années, les progrès techniques autour du stockage et du traitement des données ouvrent l'ère du Big Data : il est désormais possible d'analyser plus de données, même de natures différentes (messages sur les réseaux sociaux, factures, géolocalisation...), et de constater diverses corrélations. « Le grand intérêt du Big Data, c'est de permettre l'intelligence collective et la médiation de données », remarque aussi Luc Bretones, directeur du technocentre d'Orange qui travaille pour faire émerger Orange Datavenue depuis six mois. Pour lui, cette plate-forme est une forme d'industrialisation du Big Data . Ambitieux, Luc Bretones espère la sortie des premiers prototypes (proof of concept) début 2015.

Orange Datavenue, un projet interentreprise

Le potentiel du Big Data paraît déjà énorme mais il pourrait être décuplé à mesure que les données seront croisées. « Le service rendu par le Big Data n'est pas encore à la hauteur de la promesse parce que chacun travaille dans son coin », note Luc Bretones. Ainsi Orange Datavenue est pensé comme un projet interentreprise. Reste encore à rassurer les consommateurs qui, d'après plusieurs études récentes, sont désormais bien conscients que leurs données ont une valeur et que laisser les entreprises les manipuler comporte des risques quant à la protection de leur vie privée.

Orange s'inscrit ainsi dans l'un des 34 plans pour la France industrielle poussée par le ministère de l'Economie . Mais l'opérateur télécom prend un risque en se réaffirmant leader sur cette thématique du Big Data. Lors du show Hello de l'an dernier, le PDG d'Orange avait signé une charte l'engageant à protéger les données de ses clients. Mais rien ne s'était passé comme prévu. Comme de nombreuses autres entreprises, l'opérateur télécom a par la suite failli et a laissé des cyber-attaquants s'emparer d'informations à propos d'un million de clients en passant par le réseau d'un de ses sous-traitants. Cette année, Stéphane Richard a réaffirmé qu'il fallait manipuler des données au sein d'une infrastructure sûre.

Source : Les Echos