Au CES 2015, personne ne veut rester à la porte de la maison connectée

Publié le 07/01/2015

Samsung, LG, Bosch, Panasonic... Lors de la journée presse du CES, chaque industriel a proposé ses solutions autour de la "smart home". Même Google et Apple, bien qu'officiellement absents du salon, se positionnent sur ce sujet porteur. Embouteillage en vue.

C'est assurément l'une des tendances fortes de ce début de CES. Pas une conférence, ou presque, sans que les mots "smart home" ne soient prononcés. Ce lundi 6 janvier, lors de la journée presse du CES (une succession de conférences dans les hôtels et grands halls de Las Vegas), chacun y est allé de son annonce sur la maison connectée.

Bosch très actif

Bosch et LG ont donné le ton en début de journée. L'industriel allemand a frappé fort en présentant une ribambelle de produits et technologies pour s'imposer dans les futures maisons connectées. Avec notamment un capteur 4 en 1 nommé "BME680" capable de mesurer l'humidité, la pression de l'air, la température, et de détecter la présence de gaz. Bosch a également annoncé la création d'une co-entreprise avec ABB et Cisco pour bâtir une plate-forme logicielle ouverte dédiée à la smart home. La marque travaille également à la mise au point d'une application universelle permettant de contrôler des objets connectés et capteurs de marques différentes.

Il n'est pas le seul sur ce créneau déjà surchargé. Panasonic, pourtant davantage porté sur les technologies automobiles (notamment les batteries lithium-ion, sur lesquelles il collabore avec Tesla) n'a pas plus s'empêcher d'annoncer lui aussi sa plate-forme dédiée à la maison connectée, le "Home monitoring system".

Samsung, de son côté, se repose sur Smartthings, la start-up qu'il a racheté il y a six mois. Celle-ci a dévoilé la version 2 de son "hub" de l'internet des objets. A travers cette nouvelle entité, Samsung veut démontrer sa volonté de proposer des solutions "ouvertes", compatibles avec les autres solutions du marché. La keynote du PDG de Samsung s'est d'ailleurs transformée en plaidoyer vibrant (bien qu'interprété un peu laborieusement) pour un monde de l'internet des objets 100% "open". Le géant coréen avait adopté la même approche pour sa plate-forme dédiée à la santé, Sami.

LG, n'a pas annoncé d'initiative neuve mais a tout de même donné des nouvelles de l'application "HomeChat" qui permet de contrôler sa maison en parlant, de façon tout à fait naturelle, avec son frigo, ses fenêtres, ou tout autre élément connecté ou doté de capteurs. La solution devrait être déployée sur les produits du sud-coréen cette année.

l'ombre de google et apple

Et les absents du CES, ont-ils tort ? Pas du tout ! Nest, par communiqué interposé, a fait savoir qu'il était présent au salon à travers les stands de 15 nouveaux partenaires. La filiale de Google, si elle ne passe pas par la porte, entre donc par la fenêtre, même si officiellement, sa maison-mère Google est absente du CES. Même chose pour Apple qui délaisse aussi le rendez-vous... tout en étant bien présente par l'intermédiaire des partenaires de sa solution HomeKit. Ce lundi 5 janvier, la société iDevice a d'ailleurs dévoilé la prise connectée Switch qui, grâce à Homekit, sera contrôlable par l'intermédiaire de Siri sur les terminaux mobiles Apple. iHome a annoncé un produit similaire.

Le comble c'est que le CES n'avait pas encore réellement commencé, puisque le salon a ouvert officiellement ses portes ce mardi 6 janvier ! Ce sont donc des dizaines, voire des centaines, d'applications, portails, plate-formes censés unifier l'univers de la maison connectée qui vont y éclore. Et si tous s'annoncent ouverts et compatibles les uns avec les autres, la fragmentation du marché semble inévitable.

Sylvain Arnulf, à Las Vegas

Source : L'Usine Digitale