Le business juteux du Tour de France

Publié le 10/07/2015

Parmi les événements sportifs à ne pas manquer cet été, le Tour de France vient s'intercaler entre la Coupe du monde de football féminin et les Mondiaux de natation en grand bassin. La Grande Boucle s'élancera demain depuis la ville néerlandaise d'Utrecht, et sera suivie par plus d'un milliard de spectateurs dans le monde. En effet, ce sont pas moins de 85 chaînes de télévision qui suivent la course, retransmise dans 190 pays.

Cette exposition médiatique génère un business fructueux qui profite à la fois à Amaury Sport Organisation (ASO), la société qui organise l'épreuve, aux différents sponsors et autres marques partenaires, et bien sûr aux coureurs, même si les gains de ces derniers restent très loin de ceux engrangés par les footballeurs.

Des retombées médiatiques qui attirent les sponsors

Contrairement à ce que disent les mauvaises langues, le Tour de France est largement suivi dans le monde. Il s'agit même du troisième événement sportif en termes d'audience, derrière les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football, avec entre 1 et 3,5 milliards de spectateurs cumulés. En France, ce sont 3,4 millions de téléspectateurs qui ont suivi l'épreuve sur France Télévisions l'an dernier, auxquels on peut rajouter les 433 000 personnes qui préféraient la regarder sur Eurosport, l'autre diffuseur. Et sur les bords des routes, on compte chaque été 15 millions de passionnés qui se massent pour encourager les coureurs. Mais pas seulement, car une étude a démontré que 47% d'entre eux ne viendraient que pour la caravane du Tour.

Et c'est là que le côté business prend le dessus. La fameuse caravane publicitaire du Tour de France distribue tous les ans des centaines de milliers d'échantillons aux spectateurs : des bobs, des parasols, de la nourriture, des boissons... Et elle suscite presque autant d'engouement que la course elle-même.

Les marques partenaires du Tour de France profitent ainsi d'une exposition médiatique internationale, tout en ayant l'occasion de toucher physiquement leurs clients. Mais pour intégrer ce cercle fermé, il faut tout de même s'acquitter d'un droit d'entrée. Pour les marques qui sponsorisent les quatre maillots (jaune, vert, blanc à pois rouges et blanc), cette somme atteint entre 3,5 et 5 millions d'euros par an. Les partenaires officiels, au nombre de sept, paient quant à eux entre 1 et 1,5 million d'euros. À ce prix-là, ils sponsorisent des récompenses secondaires, comme le prix de la combativité ou le classement par équipes. Ils bénéficient également d'un pavillon au village, d'une place dans la caravane publicitaire et d'un droit de communication associé au Tour de France. Enfin, les fournisseurs officiels tels que Cochonou, Sodexo ou les galettes Saint-Michel déboursent entre 300 000 et 500 000 euros pour leurs opérations de marketing et leur participation à la caravane. Cela pourrait paraître cher, mais au vu des retombées médiatiques engendrées, c'est un investissement très intéressant pour ces sociétés.

On a tendance à l'oublier mais les villes étapes paient également pour accueillir le Tour de France. La ville néerlandaise d'Utrecht, d'où s'élancera l'épreuve demain, aurait par exemple payé quatre millions d'euros à ASO pour organiser le départ. Finalement, ce sont peut-être les coureurs qui s'y retrouvent le moins dans tout ça. En effet, un gain d'étape leur rapporte 8 000 euros et le maillot jaune touche 350 euros seulement par journée. Quant au vainqueur final, il repart avec un chèque de 450 000 euros. Comparé aux salaires mirobolants auxquels nous ont habitué le football ou la Formule 1, cela paraît dérisoire. Mais c'est aussi ça qui fait la beauté d'une épreuve comme le Tour de France.

Source : Boursorama