Après "Les Échos", LVMH dope son pôle médias avec "Le Parisien"

Publié le 22/10/2015

L'Autorité de la concurrence a donné son feu vert à la reprise du groupe Le Parisien/Aujourd'hui en France par le groupe de luxe contrôlé par Bernard Arnault.

Y aura-t-il bientôt du champagne Veuve Clicquot à la place des bonbonnes d'eau au siège du Parisien à Saint-Ouen ? L'Autorité de la concurrence a donné son feu vert à la reprise du groupe Le Parisien/Aujourd'hui en France par le groupe de luxe LVMH (Louis Vuitton, Moët & Chandon, Chaumet, Sephora...), contrôlé par l'homme d'affaires Bernard Arnault. Comme attendu, l'Autorité n'a pas jugé que l'opération aurait un grand impact concurrentiel ni sur la publicité ni sur le lectorat, vu le profil distinct des Échos et du Parisien/Aujourd'hui en France, grand quotidien populaire. Bernard Arnault avait racheté en 2007 le quotidien économique de référence, redevenu profitable après quelques années difficiles.

"Si l'opération donne lieu à quelques chevauchements d'activités sur les marchés de la publication de titres de presse, de l'exploitation de sites internet, de la régie publicitaire et de la vente d'espaces de publicité en ligne non liée aux recherches, ils ne sont pas de nature à porter atteinte à la concurrence sur ces marchés", estime l'Autorité dans un communiqué. "L'acquisition du Parisien permettra notamment à LVMH de détenir le seul titre actif en matière de publicité commerciale dans la presse quotidienne régionale (PQR) en Ile-de-France. Néanmoins, les risques d'atteinte à la concurrence peuvent être écartés, compte tenu notamment de l'étroitesse du marché de la PQR en Ile-de-France et du caractère improbable d'une stratégie dite de verrouillage, LVMH n'ayant jusqu'à présent pas privilégié ses propres marques dans les ventes d'espaces publicitaires des titres que le groupe détient", ajoute le gardien de la concurrence.

L'heure de la concentration

Avec ce feu vert, Bernard Arnault complète son pôle médias aux côtés du quotidien Les Échos, d'Investir-Le Journal des finances et de Radio classique. Francis Morel, PDG des Échos, a expliqué que "rester isolé n'était plus une option", dans une interview au Figaro . "Aujourd'hui, les acteurs de taille moyenne, comme nous, ont du mal à se développer. L'heure est à la concentration, comme le prouve le rapprochement du Monde et de L'Obs, ainsi que celui de Libération et L'Express", soulignait-il.

Le groupe veut notamment accélérer dans le numérique, fort d'une audience de plus de 10 millions de visiteurs uniques par mois sur l'ensemble de ses sites. En revanche, LVMH a promis qu'il n'y aurait ni "synergie éditoriale" ni "impact social" sur les rédactions. Un engagement que les journalistes et représentants syndicaux du groupe ont pris au mot : ils promettent de veiller à son respect dans les prochains mois.

Source : LePoint.fr