Les stratégies des distributeurs pour s'emparer du marché du bio

Publié le 25/08/2016

Selon une étude Xerfi, le marché du bio devrait atteindre plus de 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020. Pour s'emparer de cette manne, les distributeurs se livrent une concurrence acharnée.

En 2015, le marché du bio a doublé depuis 2008 pour atteindre un chiffre d'affaires de 5,8 milliards d'euros, en croissance de près de 15 %. Selon une étude Xerfi, cette tendance va se confirmer en 2016 et le marché devait atteindre plus de 9 milliards d'euros d'ici 2020. Même si les croissances ne seront plus à deux chiffres, le potentiel est encore important. Ainsi, les distributeurs (spécialistes et généralistes) rivalisent pour prendre la plus grosse part du gâteau.

Les spécialistes modernisent leur image

Les magasins bio, locomotives du marché depuis 2012, qui occupent environ 30 % du marché du bio, affichent une santé éclatante. Les ventes ont augmenté de 17 % et certaines enseignes comme Biocoop, La Vie Claire, Naturalia et Bio c'Bon enregistrent des croissances de 20 %. Un dynamisme qui s'explique par l'extension des réseaux, une image plus moderne des magasins comme Biocoop Dada, et une offre produits élargie : MDD, vrac et gammes discount pour faire baisser les prix. Une manière de réduire l'écart avec les enseignes généralistes. Et selon Xerfi, le réseau bio spécialisé devrait dépasser les 38 % de part de marché en 2018.

La GSA leader du bio

Face aux magasins spécialisés, très offensifs, les grandes surfaces alimentaires (42,9 % des ventes en valeur en 2015) occupent la place de leader. Mais les efforts des magasins bio ont effrité cette part de marché. Les GSA peinent à fidéliser les consommateurs, qui sont très exigeants sur la qualité et l'origine des produits. D'autant que les Français se méfient du caractère opportuniste de la conversion de la grande distribution au bio. Si la part de marché de la GMS va se stabiliser autour de 42 %, ce réseau va pourtant être le grand gagnant de la démocratisation du bio en France d'ici 2020 car leur puissance marketing va leur permettre de capter de nouveaux acheteurs. Pr ailleurs, les formats de magasins 100 % bio testés par les enseignes, comme Carrefour Bio ou Coeur de Nature pour Auchan vont continuer de se propager.

L'avenir en ligne ?

Tandis que la GMS et les spécialistes convergent, de nouveaux acteurs se font une place comme la vente directe, les AMAP, les ventes à la ferme. Ce mode de distribution représentera plus de 14 % des ventes de bio en 2020. S'ajoute à cela le développement de l'achat en ligne de produits bio. Délaissé par les enseignes, le web a été investi par les pure players comme Greenweez ou plus récemment par Amazon Prime Now à Paris.

Source : LSA Conso