Vous font-ils (un peu) peur ? Craignez-vous d'en dépendre, que vos objets connectés préférés vous contrôlent, voire qu'ils s'en prennent à vous, façon Mondwest ? « Les gens sont surtout devenus addicts à leur smartphone, relativise Stéphane Bohbot, à la tête d'Extenso Telecom et coorganisateur du salon parisien Distree#Connect. Reste néanmoins, encore, à surmonter quelques vraies réticences, à commencer par le prix, la sécurité et la peur de la dépendance. En effet, selon le baromètre d'OpinionWay réalisé à l'occasion de ce salon professionnel, 46 % des Français interrogés estiment que les objets connectés sont trop chers, 42 % expriment leur méfiance quant à la gestion des données collectées et 34 % évoquent un risque de dépendance. 31 % redoutent même que ces objets connectés ne les coupent des autres, de la réalité.... « Ils ont sans doute peur de se retrouver dépendants à de nouveaux objets. Cela peut se comprendre, mais c'est juste une angoisse », estime le fondateur de la chaîne de magasins Lick, l'un des plus fervents ambassadeurs des objets connectés dans l'Hexagone. Pour autant, on se souvient que, tout récemment, Burger King avait, d'un mot, déclenché à distance les assistants vocaux de milliers de foyers américains pour leur faire lire la fiche du Whooper sur Wikipedia. Drôle, mais un brin inquiétant…
Un Français sur deux converti
Quoi qu'on en dise, les objets connectés se taillent une vraie place dans notre vie quotidienne. Et pas seulement le smartphone ! Distree#Connect, rendez-vous annuel des professionnels ès objets intelligents, vient de se tenir durant deux jours au Carrousel du Louvre, à Paris. « Nous y avons reçu près de 800 acheteurs sur deux jours, explique Stéphane Bohbot, avec de nombreuses start-up venues présenter leurs produits connectés innovants en avant-première. Bon nombre arriveront en boutique en fin d'année. Nous avons même eu le come-back de Nokia ! Cela aura été le premier salon en France où ils auront présenté leurs produits. »
Si l'on se fie aux résultats du baromètre sur les Français et les objets connectés, 58 % des personnes interrogées disent bien connaître les objets connectés, contre 44 % en 2016. Et seuls 11 % pensent que ce n'est là qu'un effet de mode passager. Concrètement, 52 % des Français déclarent maintenant posséder au moins un objet connecté, contre 35 % en 2016. « En tant que spécialiste du secteur, notre offre a doublé en chiffre d'affaires entre 2015 et 2016, confirme le fondateur des boutiques Lick. On sent une tendance très dynamique, même si cela reste encore faible en volume. Ce que l'on constate, aussi, c'est l'existence de de plus en plus de canaux de distribution : l'objet connecté va à la rencontre de ses clients. Et cela correspond mieux aux catégories de produits : les magasins de bricolage pour la domotique, les magasins de jouets pour les jouets connectés, les pharmacies pour la e-santé… »
Vive la santé connectée
Au-delà de la montre et du smartphone, 29 % des sondés disent avoir investi dans une télévision connectée, 12 % dans un système d'alarme-caméra de sécurité ou un bracelet sportif, 11 % dans un détecteur de fumée et même 10 % dans un véhicule connecté. « Mais les wearables restent, bien sûr, le domaine qui fonctionne le mieux, souligne Stéphane Bohbot, à commencer par les bracelets et les montres connectés : Fitbit, Mykronoz, les nouvelles montres de Samsung ou de Huawei, avec un panier moyen plus élevé… La réalité virtuelle fonctionne bien également, mais surtout les produits passifs, les casques à moins de 100 euros. »
Le secteur plébiscité en termes d'utilité concrète ? Celui de la santé connectée, pour 73 % des Français. Et ce, plus encore que la sécurité (les systèmes de caméra de surveillance représentant 55 % des réponses), l'énergie et la domotique (52 %). Leur intérêt central est tant de rassurer et sécuriser les consommateurs que de réaliser des économies. Un sondé sur deux met en avant la possibilité d'être alerté en temps réel en cas d'urgence (proche malade, fuite d'eau à la maison, etc.), 41 % celle de pouvoir surveiller son habitation à distance, 40 % celle de mieux contrôler la consommation d'eau, de gaz et d'électricité, 40 % celle d'améliorer la sécurité routière, 35 % celle de suivre leur état de santé... « Un autre segment qui fonctionne bien, c'est celui du jouet intelligent, le ludo-éducatif, l'éducation connectée, conclut Stéphanne Bohbot. Les parents veulent de plus en plus que leurs enfants découvrent le codage, le digital, le plus tôt possible. Et il y a de plus en plus de start-up dans ce domaine : Lunii, Marbotics avec ses cubes en bois connectés, Tech Will Save Us, Dash & Dot, pour jouer dès 5 ans…. Il existe tout un écosystème autour du phénomène smart kids. »
Source : LePoint.fr