Les surfaces bio multipliées par 3 en 10 ans en France

Publié le 05/04/2018

L'augmentation des surfaces cultivées en bio est continue depuis 10 ans mais accélère depuis 2014.

Tandis que la demande explose, le monde agricole s'adapte. En 10 ans, la part de terres cultivées en bio a été quasiment multipliée par trois (+ 180%), selon les chiffres de l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique (Agence Bio). En 2016, elles occupaient ainsi 1,54 million d'hectares, soit près de 6 % de la surface agricole utilisée dans l'Hexagone. Cette spécialité assurait également 11 % des emplois d'un secteur employant près de 120 000 personnes, circuit de transformation et de distribution compris.
Le quart sud-est en tête

De larges disparités demeurent cependant entre les filières. Si le bio a effectué une percée dans les fruits et légumes (1 exploitation sur 5 environ) et progresse dans la viticulture (1 vigne sur 10), il peine à convaincre les céréaliers, les producteurs de colza ou les éleveurs de bovins. Cela se répercute dans la répartition géographique de cette forme d'agriculture. Elle est par exemple fortement représentée dans le quart sud-est de la France, où dominent les exploitations maraîchères, viticoles et arboricoles et beaucoup moins dans l'ex-Picardie, en Champagne et en Beauce. Parmi les départements champions du bio se distinguent aussi les traditionnelles terres d'accueil des "pelluts", comme on appelle les néo-ruraux en Ardèche, en Lozère, dans l'Aude ou l'Ariège.
Des aides qui font la différence

Ce boum est largement encouragé. "Il faut rapprocher ce phénomène de l'amélioration des aides à l'installation et à la conversion en bio, pointe Florent Guhl, directeur de l'Agence Bio. Grâce à ces subsides, on a observé fortes progressions en 2010-2011 et depuis 2014, la croissance continue d'être très soutenue." D'après l'agence, les surfaces certifiées bio devraient encore augmenter de +20 % en 2017 par rapport à 2016, et de plus de +20 % en 2018 par rapport à 2017. Voilà qui devrait éloigner le spectre d'une pénurie.

Source : L'Express