Pourquoi Galileo, le concurrent européen du GPS américain, arrive à point nommé

Publié le 25/07/2018

Un an et demi après sa mise en service, le système de navigation développé par l’UE s’affirme comme un véritable concurrent du GPS américain. Ce mercredi, quatre nouveaux satellites ont été lancés, améliorant les performances globales qui seront optimales en 2021.

C’est assez rare pour être souligné: un projet d’envergure porté par l’Union européenne, visant à concurrencer les États-Unis et la Chine, est en passe d’atteindre son but.

Quatre nouveaux satellites Galileo ont en effet été lancés avec succès ce mercredi, depuis Kourou, en Guyane française. Ils permettront à ce système de navigation d'avoir une couverture mondiale et d'affiner encore sa précision, seulement un an et demi après le lancement de ses premiers services.


Placé sous contrôle civil (et non pas militaire, comme ses concurrents), cet ambitieux programme européen, dont les premiers services ont démarré en décembre 2016, offre une précision de géolocalisation de l'ordre du mètre, pour sa version gratuite, et du centimètre pour sa version commerciale. Contre une dizaine de mètres pour le GPS américain.
Débuts compliqués

Galileo est d’ailleurs compatible avec les systèmes de navigation américain (GPS) et russe (Glonass), ce qui lui permet actuellement d’être opérationnel partout dans le monde, même si tous ses satellites ne sont pas encore en orbite. Après le lancement de ce mercredi, il restera en effet quatre satellites à déployer jusqu'en 2021 pour que la constellation prévue soit complète (24 opérationnels et 6 de remplacement pour ce qui est de la première génération de satellites).

Initié en 1999, le programme Galileo a connu des débuts très compliqués. Les retards se sont enchaînés, et les coûts ont très fortement augmenté, atteignant près de 13 milliards d'euros. C'est désormais la Commission européenne qui finance le programme et le dirige.
Près de 300 millions d'utilisateurs

Mais même si Galileo a été fortement critiqué, les tensions entre les États-Unis et l'Europe semblent donner raison à ceux qui ont voulu il y a vingt ans rendre l'Europe indépendante du GPS.

"L'actualité montre à quel point Galileo est une bonne idée", relève ainsi Jean-Yves Le Gall, président de l'agence spatiale française CNES. Le patron du CNES note d’ailleurs une "accélération formidable du nombre d'utilisateurs" de Galileo dans le monde depuis le lancement des premiers services.

Le système est désormais accessible sur les derniers modèles de smartphones, notamment ceux d'Apple et de Samsung. En février, le nombre d'utilisateurs était estimé à près de 100 millions. En juin, Jean-Yves Le Gall évoquait "200 millions d'utilisateurs" et il "pense" qu'on est désormais proche "des 300 millions".
Le marché de la voiture autonome lui tend les bras

La précision au centimètre de Galileo lui donne en outre une longueur d'avance sur ses concurrents, alors que le marché des voitures autonomes pourrait se développer à vitesse grand V. Les constructeurs et les équipementiers devraient apprécier les performances du champion européen.

Preuve indirecte du succès de Galileo, celui-ci fait l'objet de vives discussions entre le Royaume-Uni et la Commission européenne dans le cadre de la préparation du Brexit. Le livre blanc du gouvernement de Theresa May demande à "continuer" à participer au programme Galileo, notamment pour des raisons de sécurité.

Source : https://bfmbusiness.bfmtv.com/hightech/pourquoi-galileo-le-concurrent-europeen-du-gps-americain-arrive-a-point-nomme-1495016.html