Le RGPD fait baisser le nombre de cookies de tracking

Publié le 24/08/2018

Législation : Trois mois après l’introduction du règlement général sur la protection des données, les sites d’information européens ont réduit de 22% leur utilisation des cookies de tracking, selon une étude de l’Université d’Oxford.

Les sites d’information européens ont réduit de 22% le nombre de cookies de suivi tiers au cours des trois mois écoulés depuis l’introduction du GDPR ou RGPD (General Data Protection Regulation), selon une enquête menée par l’Institut Reuters pour le journalisme de l'Université d'Oxford auprès de 200 sites.

Cela ne prouve pas que RGPD soit la cause première de cette baisse, mais la nouvelle réglementation a peut-être incité les sites Web à procéder à un audit des cookies qu'ils utilisaient et pour lesquels ils devaient désormais obtenir un consentement explicite.
Rationalisation des cookies déployés

Le rapport indique : « L’introduction de GDPR a peut-être permis aux entreprises d’information d’évaluer l’utilité de diverses fonctionnalités, y compris des services tiers, et de supprimer le code qui n’est plus utilisé ou qui compromet la confidentialité des utilisateurs. »


Comme le montre le graphique du RISJ, les résultats des sept pays étudiés varient considérablement : Finlande, France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et Royaume-Uni. Le nombre de cookies sur les sites britanniques a diminué de 45%, tandis que le nombre de cookies sur les sites allemands n'a diminué que de 6%. L'Espagne, la France et l'Italie ont toutes enregistré des baisses de plus de 30%. La Pologne a connu une augmentation de 20%.

Cependant, les sociétés de technologie américaines ont globalement échappé à cette tendance. La plupart des sites ont conservé les cookies de Google (96%), Facebook (70%) et Amazon (57%). Les cookies Facebook ont chuté de 5 points. Facebook a toutefois connu des problèmes majeurs allant bien au-delà du RGPD.


La plupart des sites d’information disposent de plusieurs cookies Google, les cinq principaux étant DoubleClick (87% des sites), Google Analytics (86%), Google Tag Manager (80%), AdSense (72%) et les API Google (69%).
Les géants du Web plutôt épargnés

Le rapport ajoute que les cookies d'optimisation du design ont baissé de 27%, les cookies publicitaires et de marketing de 14% et les cookies des réseaux sociaux de 9%.

Les auteurs du rapport ont utilisé webXray, un outil open source, pour compter les cookies entre avril et juillet 2018. Ils reconnaissent que certains sites peuvent bloquer l'outil, de sorte que « le nombre réel de [cookies tiers] sur une page donnée peut être plus élevé. »

Cependant, l'outil ne peut pas fournir de réponses au principal sujet d'intérêt : combien d'utilisateurs bloquent désormais les cookies de tracking ? Le RGPD rend plus difficile l'obtention d'un consentement général à l'utilisation de cookies - ou du moins, l'obtention d'un consentement général légitime.

Si un grand nombre d'utilisateurs refusent d’accorder leur consentement, cela réduira la valeur des cookies de tracking. Cela devrait amener les sites Web à éliminer les cookies qui ne fournissent plus aucune valeur.

Reste à savoir si le recul récent est une tendance ou un simple ajustement. La prochaine enquête RISJ pourrait montrer un nouveau déclin, ou une reprise, si le secteur du tracking a mis au point des moyens de remédier au problème.

Dans les deux cas, chaque entreprise qui gère un site Web doit être consciente du problème et être prête à agir.

Source : https://www.zdnet.fr/actualites/le-rgpd-fait-baisser-le-nombre-de-cookies-de-tracking-39872653.htm