Pour s'informer, les Américains privilégient les réseaux sociaux

Publié le 12/12/2018

Selon une étude de l'institut Pew dévoilée par « Le Figaro », la télévision reste le premier média pour s'informer tandis que les réseaux sociaux dépassent la presse écrite.

La presse écrite aux États-Unis n'arrive décidément pas à sortir la tête de l'eau. Selon une étude de l'institut Pew révélée par Le Figaro, 20 % des Américains s'informent désormais sur les réseaux sociaux, contre 16 % grâce à la presse écrite. Aux États-Unis, l'utilisation de la presse écrite comme source d'information est quasiment inexistante chez les 18-29 ans (2 %). Un chiffre qui tranche avec celui des réseaux sociaux, première plateforme pour consulter les nouvelles (36 %) devant les sites internet (27 %). Ces jeunes de 18 à 29 ans ne s'appuient, par ailleurs, jamais sur la même plateforme pour s'informer et peuvent en changer d'un jour à l'autre pour se tenir au courant des dernières actualités.

La télévision reste loin devant

Si les journaux papier peinent à maintenir la cadence, la télévision fait la course en tête et reste la plateforme d'information la plus populaire sur le territoire américain malgré une diminution depuis 2016. En haut du classement figure la télévision locale suivie par 37 % des Américains. Viennent ensuite les chaînes d'info disponibles sur le câble (30 %) et les émissions d'actualité des grandes chaînes nationales (25 %). 81 % des personnes âgées de 65 ans et plus consultent la télévision pour s'informer, tout comme 65 % des personnes entre 50 et 64 ans.

Les jeunes et les adultes suivent cependant beaucoup moins les journaux télévisés, ils sont ainsi 16 % pour les 18-29 ans à regarder les infos sur la télévision et 36 % pour les 30-49 ans. Un chiffre ne devrait pas s'arrêter de baisser dans les prochaines années.

La presse écrite s'enfonce dans la crise

Ces résultats alarmants ne risquent pas d'empêcher les réductions d'effectifs dans la profession. Selon une autre étude publiée en juillet dernier par l'institut Pew, les effectifs dans les organes de presse papier ont été quasiment divisés par deux depuis neuf ans, passant de 71 000 journalistes à 39 000, soit la moitié des journalistes du pays.

Pour prendre la mesure de ce chiffre, il faut retourner en 2008 quand les journalistes de presse écrite représentaient 62 % de la profession. La presse régionale notamment est au plus mal, et de nombreux quotidiens et hebdomadaires sont contraints de mettre la clé sous la porte. Entre 2004 et 2018, 1 779 journaux, quotidiens et hebdomadaires ont disparu, soit 20 % du total, dont 189 quotidiens.

Ajouté à la défiance vis-à-vis des médias symbolisée par les prises de parole acerbes du président américian Donald Trump contre les journalistes, la presse écrite américaine vit des heures sombres. La presse numérique semble, elle, s'en sortir, le New York Timesa passé début novembre le cap des 3 millions d'abonnés digitaux et le Washington Post s'en rapproche.

Source : Le Point