Tour de France 2019 : dans l'assiette d'un coureur

Publié le 26/07/2019

VIDÉO. Que mange un cycliste avant, pendant et après une étape du Tour de France ? Plongez dans les coulisses de la préparation de l'équipe Cofidis.

Les coureurs cyclistes avalent les kilomètres et surtout les calories. Lors de course à étapes, comme le Tour de France, la performance est étroitement liée au rôle décisif joué par l'alimentation. Le Point a intégré l'équipe cycliste Cofidis pour suivre sa préparation au cœur de l'événement.

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Chez les coureurs cyclistes, le moindre gramme compte et tout superflu est traqué. Plus que dans tout autre sport, « le rapport poids-puissance est très important », explique Laurie-Anne Marquet, nutritionniste de l'équipe Cofidis. « Si un coureur a ne serait-ce qu'un kilo de trop, il aura beaucoup plus de difficultés à passer certaines bosses. Dès lors, nous les pesons tous les jours afin de réajuster les quantités lors des repas. Nous menons une véritable guerre au poids ! »

Avant d'intégrer l'équipe Cofidis, Laurie-Anne Marquet a notamment été récompensée pour ses travaux sur la manipulation de l'apport en glucides et leur impact sur l'adaptation à l'entraînement en endurance (2014). « La nutrition, c'est le carburant de l'organisme », explique-t-elle. « C'est ce qui va apporter de l'énergie aux muscles pour qu'ils puissent fournir de la puissance. C'est aussi tout ce qui va permettre une bonne hydratation et une bonne réhydratation, qui est fondamentale au bon fonctionnement de l'organisme et de la récupération. » En moyenne, un coureur va brûler entre 6 000 et 9 000 calories par jour, contre 2 000 pour un homme sédentaire. Pour faire face à cette dépense d'énergie, il doit donc porter une attention toute particulière à son alimentation, que ce soit avant, pendant ou après l'effort.
Les micro-repas du coureur

« Un coureur mange un peu comme tout un chacun. Son alimentation est basée sur des glucides, des protéines, des fruits et des légumes, mais en quantité démultipliée qui correspond à ses besoins. » La préparation à l'étape du jour commence dès le petit-déjeuner. C'est le premier carburant de la journée qui doit apporter toute l'énergie et les micronutriments nécessaires. Il doit également être digéré facilement de manière à ne pas gêner l'effort. Dès lors, à l'inévitable tasse de café peuvent s'ajouter du riz, de l'omelette, du pain, du jambon, du porridge, de la purée d'amande ou encore des fruits secs.

Après le transfert de leur hôtel à la ligne de départ, les coureurs passent aux choses sérieuses, sportivement comme nutritionnellement parlant. Au cœur de la course, ils ne cessent de s'alimenter et un véritable festin les attend. Outre les fameux bidons, composés soit d'eau, soit de boissons énergétiques (favorisant l'apport en eau et en nutriments afin de limiter la baisse des réserves de glucides), les cyclistes ont également droit à la célèbre musette lors du ravitaillement prévu pendant la course. Celle-ci contient des bidons, mais surtout des gels alimentaires, des pâtes de fruits ou encore des barres de céréales. « Pendant l'étape, on est exclusivement focalisés sur un apport glucidique et hydrique », explique la nutritionniste. « On leur conseille de manger toutes les 20 à 30 minutes. On peut également faire varier la quantité de glucides heure par heure, selon le format de la course. »

Après l'épreuve, l'heure est à la récupération des coureurs, un moment-clé. Juste après l'étape, les coureurs disposent d'une boisson de récupération (contenant du glucose et des acides aminés). Plus la prise est rapide et plus les phénomènes de surcompensation sont favorisés.

Enfin, le soir, le menu est assez classique et varie peu durant les trois semaines de compétition. Pourtant, il suffit de voir le sourire sur le visage des athlètes, lorsqu'à 20 h 30 le dîner est servi. Pâtes, flocons d'avoine, riz, mais aussi patates douces, quinoa ou pommes de terre, « on va être centrés sur l'apport en glucides », explique Laurie-Anne. À cela s'ajoutent des protéines, comme de la viande, du poisson ou des œufs pour reconstituer le muscle abîmé pendant l'effort, et enfin des fruits et des légumes qui contiennent vitamines et minéraux. Et de conclure : « Malgré les efforts du chef, une chose est certaine : il n'y a pas beaucoup de repas plaisir pendant 3 semaines. »

Source : Le Point