Leboncoin : « nous avons 1000 demandes d’extraction de données personnelles par jour »

Publié le 20/09/2019

A l’heure où la réglementation RGPD sur la protection des données personnelles fête déjà ses 1 an, Antoine Jouteau, DG du Leboncoin, revient sur la migration de sa plateforme vers ces nouvelles règles de fonctionnement.

Le RGPD est très coûteux

« La mise à jour vers le RGPD nous a coûté plusieurs millions d’euros juste sur 2018 » déclare-t-il. « C’est très coûteux. Nous avons investi beaucoup plus que nos homologues je pense » ajoute-t-il. Mais la démarche était indispensable, d’autant plus que la plateforme mise sur la confiance et la transparence avec ses 28 millions d’utilisateurs français par mois.

« La confiance quand vous êtes une place de marché est le plus important à bâtir » souligne le dirigeant. « Au début quand le RGPD est arrivé, nous nous sommes dit que c’était un projet long, sans beaucoup d’opportunité business et qui coûte cher » dit-il. « Puis nous avons décidé de le prendre comme une opportunité pour bâtir plus de confiance avec nos utilisateurs. Et nous avons développé bien plus de lignes de conduite et de processus que le RGPD ne le demandait » annonce-t-il. « Nous avons 1000 demandes d’extraction de données par jour» précise-t-il. Il a pris la parole à l’occasion de l’événement France Digital Day le 18 septembre à Paris.

Pourquoi les utilisateurs demandent-ils les données que Leboncoin possède sur eux ? « Nous ne savons pas. Ils n’en font pas grand-chose. Ils regardent les données et les cookies collectés » répond le dirigeant. « Il n’y a pas de profil type en ce qui concerne les personnes qui demandent leurs données. Nous pensons qu’il s’agit d’un simple phénomène de parcours utilisateur. Les gens s’intéressent à leur profil, et à un moment donné ils cliquent en se disant qu’ils vont regarder ce qui est collecté sur eux » explique-t-il.

Une goutte d’eau parmi les millions de visiteurs

Au bout du compte cela représente très peu de demandes. « Nous avons 28 millions de visiteurs par mois, 1000 demandes c’est donc très peu » relève Antoine Jouteau. Quelle est la prochaine grande étape à venir ? « Nous avons très peur de e-privacy » réagit sobrement Antoine Jouteau. « Nous ne savons pas quand cela va arriver, c’était annoncé l’année dernière. A priori c’est peut être la Présidence allemande qui va s’en occuper l’année prochaine » suggère-t-il.

Dans le même temps, Leboncoin s’est mis en ligne avec la loi Pacte. Sa raison d’être est « « faciliter tous les échanges au quotidien » et l’entreprise réfléchit à intégrer la loi Pacte dans sa raison sociale. La place de marché Leboncoin a été lancée par deux personnes en 2006. Elle annonce désormais 300 millions d’euros de chiffre d’affaires et une valorisation de 4 milliards d’euros. Antoine Jouteau a rejoint Leboncoin en 2009.

Source : La Revue du Digital