Le bio, en réalité 75 % plus cher

Publié le 05/05/2020

Linéaires a analysé les prix moyens en bio et en conventionnel de plus de 200 familles de produits alimentaires recensées par Nielsen. L’écart de prix est loin de se limiter à 30% comme on l’évoque souvent mais s'élève à 75 % en moyenne. Découvrez aussi les chiffres sur les 20 catégories les plus performantes sur le segment AB.

Le bio, en réalité 75 % plus cher

5 mai 2020 - Amaury Beautru

Linéaires a analysé les prix moyens en bio et en conventionnel de plus de 200 familles de produits alimentaires recensées par Nielsen. L’écart de prix est loin de se limiter à 30% comme on l’évoque souvent mais s'élève à 75 % en moyenne. Découvrez aussi les chiffres sur les 20 catégories les plus performantes sur le segment AB.

On parle couramment d’un écart de prix de l’ordre de 30% entre le conventionnel et le bio. Un chiffre principalement mis en avant par les acteurs de la filière biologique, qui est parfois loin de correspondre à la réalité des étiquettes en magasins et qui masque, a minima, d’importantes inégalités entre familles de produits. En collaboration avec Nielsen, Linéaires s’est donc penché sur les prix de toutes les catégories alimentaires avec un objectif : révéler le vrai surcoût du bio.

Sur les 400 catégories de produits alimentaires analysées par le panéliste, Linéaires n’a retenu que celles dont le chiffre d’affaires bio dépassait le million d’euros sur douze mois arrêtés au 22 mars 2020. Soit 218 familles de produits. On y trouve des poids lourds comme le rayon diététique, le lait longue conservation écrémé, les desserts végétaux ou encore l’huile d’olive, lesquels représentent à eux quatre 20 % des ventes totales de bio en hypers et supers. Y figurent aussi des catégories plus anecdotiques telles que les viennoiseries et briochettes, l’huile de sésame ou encore les rillettes qui dépassent tout juste le seuil du million d’euros de vente.

Bilan, toutes catégories de produits confondues, le prix moyen affiché en bio est 75 % supérieur à celui en conventionnel. Un chiffre très proche de celui révélé dans l’enquête déjà publiée en 2017 par la rédaction de Linéaires (N° 331 janvier 2017). A l’époque, 1000 relevés de prix en magasins, sur des produits strictement comparables, avaient permis de prouver que le surcoût du bio s’élevait en réalité à 64 %.

Dans le détail, sur les données 2020 de Nielsen, le prix moyen peut être multiplié par sept dès lors que le produit porte le label AB comme c’est le cas sur le sucre ordinaire. Dans plus d’une famille de produits sur cinq, les produits bio affichent un prix moyen au moins deux fois supérieur au conventionnel.

A l’inverse, huit catégories de produits affichent étonnamment des prix inférieurs en bio. C’est notamment le cas des desserts végétaux, des produits diététiques, du lait longue conservation écrémé, ou encore des fruits et légumes 4e gamme. Dans certains cas, cela s’explique par la domination du bio sur la catégorie, comme la diététique où le bio représente 53 % du CA. Dans d’autres, c’est un effet de mix produit, comme pour la 4e gamme où l’assortiment bio comporte moins d’offres valorisées comme les herbes aromatiques, mais des produits plus simples telle la salade prête à consommer.

Source : lineaires.com