Une plate-forme numérique commune pour toutes les radios publiques et privées

Publié le 28/07/2020

Les antennes de Lagardère News, Radio France et Les Indés Radios, entre autres, se regroupent pour proposer une plate-forme unique d’écoute de leurs programmes.

Trouver toutes les radios publiques et privées du marché français au même endroit, sur une seule et même interface pensée comme une sorte d’équivalent numérique du bon vieux transistor ? Ce sera bientôt possible, grâce au service commun que s’apprêtent à lancer les groupes Lagardère News (Europe 1, Virgin Radio, RFM), Les Indés Radios (qui réunit 130 radios indépendantes, locales ou régionales), les radios du Groupe M6 (RTL, RTL2, Fun) et Radio France (France Inter, Franceinfo, France Culture, France Bleu, France Musique, FIP, Mouv’) – en attendant le groupe NRJ (NRJ, Nostalgie, Chérie FM, Rire & Chansons) et les antennes de NextRadioTV (RMC, BFM Business). Cette initiative a été présentée lundi 27 juillet dans un communiqué.
Flux et podcast

La plate-forme, dont la dénomination commerciale ne sera révélée qu’à son lancement, prévu à la rentrée, sera gratuite et accessible sur tous les appareils numériques (téléphones portables, tableaux de bord des voitures, assistants vocaux, etc.), facilitant ainsi l’écoute de la radio en mobilité. On y aura accès aux flux aussi bien qu’aux podcasts, exactement comme sur les sites respectifs des stations, selon des modalités technologiques qui restent à préciser. Les réseaux de podcasts tels qu’Arte Radio, Binge Audio, Nouvelles Ecoutes, ou encore Louie Media, n’en seront pas puisqu’il agrégera uniquement « les radios autorisées par le CSA ».

En 2014, déjà, une application portée par l’ensemble des acteurs du marché, Direct Radio, avait ambitionné de rassembler leurs offres sur une plate-forme unique. A l’époque, les éditeurs espéraient protéger leurs contenus d’une prédation éventuelle, mais aussi investir le terrain numérique avant que la RNT (radio numérique terrestre), qu’ils repoussaient de toutes leurs forces, ne s’impose définitivement à eux… Aucune promotion n’ayant accompagné leur démarche, leur projet était aussitôt reparti dans les limbes.

Cette fois, une société commune a été créée, « afin de structurer nos démarches, explique Jean-Eric Valli, président des Indés Radios ainsi que de cette nouvelle structure. Nous passons ainsi de l’informel à l’organisationnel ». Pour les patrons de radio, maîtriser la distribution de leurs contenus leur permet de « valoriser leur travail » dans un environnement qu’ils contrôlent, plutôt que de s’en remettre, bon gré mal gré, aux plates-formes qui agrègent leurs programmes.

Et, parce que « l’intérêt collectif dépasse les intérêts particuliers », chaque actionnaire « participera à parts égales au budget [non communiqué] de la société », précise le dirigeant du Groupe 1981 (Swigg, Vibration, Latina, Voltage, etc.), vraisemblablement sur ses fonds propres (aucune publicité supplémentaire autre que celle qui existe déjà sur les antennes ou les podcasts n’est prévue à ce stade).

Source : Le Monde (https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/27/radio-le-transistor-passe-au-numerique_6047424_3234.html)