Météo médiocre: les Français boudent les fruits et légumes d'été

Publié le 29/07/2021

Malgré une offre en volume réduite à cause des épisodes de gel en avril, les produits s'écoulent "difficilement", constate FranceAgriMer.

C'est un peu la double peine pour les producteurs français de fruits et de légumes. Après un printemps catastrophique fait de chaleurs et de gel qui ont plombé la production, ils constatent que les étals chez les primeurs et en distribution ont bien du mal à se vider actuellement, surtout en ce qui concerne les produits d'été.

En cause: un été bien maussade avec une "météo automnale et des températures fraîches" qui n'incitent pas les consommateurs à acheter des pêches, des melons ou des abricots, explique FranceAgriMer dans sa note de conjoncture pour le mois de juillet.

FranceAgriMer communique les chiffres de Kantar qui font état d'une baisse des achats de fruits et légumes frais de 4,4% par les ménages entre mi-mai et mi-juin par rapport à la même période de 2020. La baisse atteint même 9,5% pour les produits bio. Ces achats sont néanmoins en hausse par rapport à 2019: +2,4%.
Baisse des achats de 4,4%

La hausse des prix (+5,7% par rapport à 2020 et +29,3% par rapport à 2019!) due à une production en baisse sensible peut également expliquer cette tendance. Pour autant, face à une demande atone, il a fallu jouer sur les prix.

Pour les abricots, malgré "une offre faible", il a fallu faire "des concessions sur les prix pour maintenir la fluidité du marché". Mais "les averses ne favorisent pas la consommation du produit et la demande reste attentiste", souligne FranceAgriMer.

Même constat pour les pêches/nectarines: "la dégradation des conditions météo ralentissent les ventes". Là encore "face à une demande sans engouement, des concessions de prix sont faites pour conserver un courant d'affaires".
L'autoproduction pèse sur les ventes

Quant aux melons, "les volumes s'accumulent faute de demande suffisante" sauf dans le Sud-Est "qui connaît un bon ensoleillement depuis plusieurs semaines et où la demande régionale s'améliore". Les producteurs souffrent également de la concurrence des melons espagnols "encore bien présents en rayon".

Autre facteur pénalisant pour les producteurs français: l'autoproduction. "La concurrence des ceintures vertes et des jardins familiaux touche également le commerce", peut-on lire même s'il est difficile d'évaluer précisément l'impact de cette pratique qui a accéléré pendant les confinements.

Bref, pour le secteur, seule "une franche amélioration des conditions météo permettrait probablement un regain de dynamisme sur l'ensemble des marchés".

Source : BFM TV