Étude : 5 acteurs captent plus de 50 % du trafic en France

Publié le 08/07/2024

Le rapport annuel sur l’état de l’internet en France, publié par l’Arcep, met en avant des données inédites. On fait le point.

L’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) a publié son rapport annuel sur l’état d’Internet en France. Pour l’édition 2024, le régulateur met l’accent sur la transition vers IPv6 et l’interconnexion des réseaux de données. Découvrez les éléments clés de ce rapport.

La moitié du trafic en France provient de 5 acteurs

“La bonne santé des interconnexions est essentielle au bon fonctionnement du net”, rappelle l’Arcep. Une rupture dans la relation entre les différents acteurs peut effectivement entraîner une dégradation significative des services pour les utilisateurs. En France, le trafic entrant au point d’interconnexion a connu une augmentation de 7,6 % entre fin 2022 et fin 2023. Une croissance marquée, mais qui reste inférieure à celle observée l’année précédente (estimée à 21,5 %). À la fin de 2023, le trafic entrant dans le réseau des opérateurs a atteint, en cumulé, 46,5 Tbit/s.

Par ailleurs, l’Arcep note que plus de la moitié du trafic est accaparée par cinq acteurs majeurs (voir image en une), à savoir :

- Netflix : sa part de trafic atteint 15 % à la fin de 2023, ce qui constitue une baisse par rapport à fin 2022 (19,7 %).
- Akamai – CDN : la structure spécialisée dans les serveurs caches atteint une part de trafic de 12,3 %, en hausse de 3 points en un an.
- Google : en léger recul (-0,8 points), sa part de trafic est de 9,8 %.
- Meta : tout comme Google, la part de trafic de Meta baisse légèrement (-1,3 point) et s’établit à 6,8 %.
- Amazon : le géant du e-commerce capte 6,4 % du trafic à la fin de 2023 en France, contre 7 % l’année précédente.

La transition vers IPv6 progresse

Dans son rapport, l’Arcep rappelle également que la transition vers IPv6 — la dernière version du protocole Internet — est essentielle pour “éviter une scission d’internet en deux”, avec une partie de la population fonctionnant sous IPv6 et l’autre sous IPv4, cette dernière ne permettant pas un accès à certains services. Cette transition continue de progresser. À la moitié de l’année 2023, 81 % des clients fixes grand public et 66 % des clients mobiles étaient activés en IPv6.

Cette transition est toutefois moins avancée pour les sites web (31 % d’activation d’IPv6) et pour les emails (19 %), mais elle montre une progression plus significative. Pour les emails, le taux d’IPv6 a plus que doublé en 12 mois. Selon l’Arcep, “la transition vers IPv6 devrait être presque entièrement terminée côté grand public d’ici 2030”.

Débits descendants : Orange et Bouygues se distinguent

Au cours de l’année 2023, l’Arcep a revu ses indicateurs relatifs aux débits descendants dans le but de mieux informer les consommateurs sur le niveau de débit nécessaire en fonction des usages. L’autorité distingue trois seuils :

- 3 Mbit/s : ce débit convient aux usages plus légers de l’internet mobile, tels que la navigation web.
- 8 Mbit/s : ce débit est suffisant pour la plupart des activités courantes, comme le visionnage de vidéos.
- 30 Mbit/s : ce débit est adéquat pour les usages les plus intensifs, comme l’utilisation d’outils collaboratifs en milieu professionnel.

Concernant les principaux opérateurs, si le niveau de service est comparable pour les débits plus faibles (3 et 8 Mbit/s), Orange et Bouygues Telecom se distinguent au niveau du débit de 30 Mbit/s. Sur ce haut niveau de débit, Free semble en retard sur ses concurrents, en particulier dans les zones denses.

Source : BDM (https://www.blogdumoderateur.com/etude-5-acteurs-trafic-internet-france/)